Cette lettre est
la dernière que je vous écris.
On vient de me prévenir à l'instant que
la condamnation à mort vient d'être confirmée...
Je regrette de ne pouvoir
vous raconter moi-même toute l'affaire, mais j'espère qu'on vous la racontera
un jour ou l'autre et vous verrez alors que j'ai fait mon devoir.
Pauvres
parents, c'est pour vous que j'ai de la peine, pour vous qui vouliez mon bonheur,
qui vouliez me rendre heureux et qui vous sacrifiez même pour moi...
Sachez
mes biens chers parents que vous avez toujours une grande place dans mon cour.
Depuis presque un an que je vous ai quittés, j'ai vu combien vous m'étiez chers.
Aussi maman, surtout toi qui es si sensible, je te demande de te consoler de ma
perte, d'être forte et courageuse et de chérir un petit peu plus Jean, Paulette,
Raymond et Georges si c'est possible. Aux petits je leur demande d'être toujours
obéissants, bons, tendres, affectueux, pour leur papa et leur maman car, sinon,
plus tard ils le regretteraient amèrement...
Je vous embrasse tous d'un
dernier élan de mon pauvre cour.
Pensez aussi à ceux qui ont été bons
pour moi et qui ont fait tout leur possible pour essayer de me sauver. Je leur
serai reconnaissant jusqu'à la fin.
Alors adieu chers parents, ma dernière
pensée sera pour vous.
Votre fils qui vous aime et qui pensera à vous
jusqu'à la dernière minute.
Joseph |